Se souvenir, commémorer, transmettre — toute une nation moribonde.
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La question du sens de la vie est intimement liée au problème du mal : 1) parce que vivre, c’est repousser ou surmonter les forces qui s’opposent à mon propre épanouissement ; 2) je ne peux pas espérer vivre si je ne reconnais pas l’existence de ces formes pour les dépasser.
Je ne peux pas nier l’existence du mal. Il est indépassable en ce sens qu’il est toujours encore à dépasser.
Le mal est l’horizon inverse de la vie, son non-sens ou son sens raté, son échec ou sa ruine, sa destruction. Le mal n’annihile pas nécessairement, il peut aussi simplement déjouer. Je peux croire avoir vaincu le mal parce que je suis encore en vie, mais cela n’écarte pas la possibilité que cette vie soit en vain.
(NdlCR, 27-29)