Je ne dirai pas où j’ai atterri. Ni même si seulement j’ai atterri. Cela n’aurait pas de sens. On peut me considérer comme vivant. On peut me considérer comme mort. Tout ce que je sais à présent, à présent que j’ai perdu pour toujours la femme bleue et inexistante que j’aurais voulu embrasser, et baiser ses lèvres, pour toujours, et baiser son corps, pour toujours, c’est que tout ce que je dirai pourra être tenu pour les paroles d’un mort. Comme c’est romantique. Comme c’est romantique, prétendons en effet qu’il en est ainsi.
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Versions, § 199. Dans l’avion (2)
Dans l’avion, après avoir regardé mes pieds, j’ai joint mes mains sans fermer les yeux sans prier non plus, j’ai attendu l’atterrissage. J’aurais préféré que le vol dure toujours. Mais on ne choisit pas son destin. Ou bien, choisit-on son destin ?
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Versions, § 198. Dans l’avion (1)
Dans l’avion, j’ai regardé les nuages. Et le bleu illimité qui leur a succédé. Et ce bleu était le bleu où la femme inexistante baignait, elle que j’avais perdue pour toujours. Et j’ai regardé mes pieds. Et je n’ai pas fermé les yeux.
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